Le 7 octobre 2020

Voilà bientôt 4 ans que ce site existe et que je passe des heures à photographier la Nature et à trier ensuite les prises du jour sur mon ordinateur. Après des mois de silence c’est le moment de revenir aux affaires. Quel est le vécu de cette passion, quels sont les moments forts de ces années et ma motivation à continuer?

La photographie animalière est une agréable façon d’étudier son environnement tout en se ressourçant dans l’intimité de la Nature. Au début ma principale motivation était de faire des photos bien exposées et dépourvues du bougé souvent observé avec de longues focales (téléobjectifs). La lumière des beaux jours m’attirait à l’extérieur, un bon éclairage augmentant la probabilité de photos nettes. Mais une forte lumière, associée à la chaleur de l’été qui fait vibrer l’air, peut aussi être l’ennemi d’un bon cliché et quelle frustration de découvrir les photos médiocres de grandes aigrettes ou de cigognes blanches faites sous un soleil de plomb d’un après-midi d’été. On apprend alors qu’il n’est pas judicieux de photographier sous un soleil ardent qui donne de durs contrastes entre ombres et lumières.

Peu à peu je me suis ainsi mis à faire des prises de vue dans des conditions à priori moins idéales, comme dans la lumière tamisée d’une forêt ou à l’aube. Comparer les photos de cigognes blanches prises dans la lumière rasante d’un lever de soleil avec celles faites un après-midi d’été ensoleillé finit de convaincre une fois pour toute que trop de lumière peut être plus un inconvénient qu’un avantage. Sortir à l’aube permet aussi de mieux découvrir une faune plus active de nuit que de jour. C’est ainsi un plaisir de retrouver chaque jour au même endroit un renard rentrant au petit matin de sa tournée de chasse. La magie de l’aube et des premiers rayons de soleil combinée à ces observations animalières crée des moments magiques dont l’atmosphère se retrouve dans le caractère particulier des prises de vue. Je vais vous parler ces prochaines semaines de mes dernières sorties et vous montrer les photos collectées ces deux dernières années au fil des saisons en commençant par l’hiver.

En fait ce que j’apprécie le plus dans la photographie animalière est d’être le témoin invisible ou ignoré des acteurs de la scène. Pouvoir avec grande précaution approcher un groupe de chevreuils ou de bouquetins, se fondre de longues minutes avec eux tout en observant leurs occupations sans sembler les déranger restent les moments les plus satisfaisants de ces longues heures dans la Nature. Malheureusement l’homme reste l’ennemi numéro 1 qui fait détaler tout animal sauvage à bonne distance même si quelques-uns tels que la foulque macroule ou le cygne ne semblent pas perturbés par sa présence. 

J’aimerais pour finir me distancer des photographes animaliers en quête de « LA » photo. J’ai de la peine avec ceux qui transgressent les interdictions de passage dans les réserves pour être au plus près d’un animal ou pire les manipulent pour les mettre en position idéale comme dans le cas d’une rainette qui m’a été rapporté. Ce n’est pas ce qu’on appelle observer la Nature! Pourquoi faut-il aussi qu’un photographe se doit d’être le premier à témoigner de la présence d’un nouvel oiseau dans nos régions en publiant aussitôt sur le net son emplacement précis et provoquant une ruée d’observateurs sur ce lieu les jours suivants. Nul doute qu’il est bien de documenter une telle présence mais cela peut se faire avec un décalage de plusieurs jours ou semaines en acceptant le risque de ne pas être le premier à publier ce témoignage. Si l’on n’est pas le premier à le faire on aura au moins été le témoin discret d’un visiteur souvent farouche qui continuera à apprécier la quiétude du lieu.