Dans cette section je vous parle de mes dernières sorties.

La dernière mise à jour date du 7 octobre 2020.

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L’Hiver chez nous (7 octobre 2020)

 

Les beaux canards siffleurs, nommés ainsi pour leurs sifflements sonores, sont de retour dans notre pays pour y passer l’hiver un peu plus au chaud que dans leur habitat de reproduction du Nord de l’Europe et de Sibérie. Photographiés dans le Grand-Marais, ils y passent  l’hiver en groupes, se nourrissant de végétaux et d’insectes qu’ils vont chercher sur les berges et la terre ferme. Chez le mâle la tête d’un roux foncé et traversée de la base du bec jusqu’au sommet par une bande claire, ainsi que le bec gris-bleu se terminant par une pointe noire sont caractéristiques. Ils cohabitent en bonne harmonie avec les colverts et repartiront à la fin de l’hiver – début du printemps vers leurs lieux de reproduction.

 

Dans le  Grand-Marais, la terre dénudée est propice à l’observation des mammifères qui n’ont pas la possibilité de se cacher dans les champs de maïs ou de tournesols comme durant la belle saison. Le lièvre se montre particulièrement joueur à la fin de l’hiver. La période des amours le fait sortir des forêts pour se livrer en début et en fin de journée à des courses poursuites où ceux qui se montrent les plus rapides et endurants auront le privilège de s’accoupler. J’ai déjà eu l’occasion d’illustrer ces courses poursuites précédemment (cf « Joyeuses Fêtes de Pâques » du 15 avril 2017). 

Le renard lui se montre dans sa belle fourrure d’hiver qui lui donne une belle allure. L’hiver est aussi pour lui la saison des amours qui aboutiront  après une gestation d’une cinquantaine de jours à la naissance des petits, juste à temps pour profiter du soleil printanier lors de leurs premières sorties du terrier.

Les chevreuils se retrouvent au milieu des champs en groupes pouvant compter plus de dix individus et situés à bonne distance des chemins avoisinants. Ils y profitent du soleil qui réchauffe quelque peu leur pelage d’hiver et la terre noire du Grand-Marais. Ils sont relativement faciles à approcher si on le fait en évitant tout geste brusque et de se tenir debout durant l’approche comme illustré précédemment (cf « Deux bonnes heures à partager la vie d’une famille de chevreuils » du 3 mai 2018). Question amours le chevreuil est paisible durant cette saison puisque le rut se passe pour lui en été.

Pour les oiseaux l’hiver est la saison difficile où la quête de nourriture est d’autant plus difficile que la saison est rude. De la paille déposée par un paysan dans un champ attire rouge-gorges et pouillots véloces en quête de quelque chose à picorer. Une mésange huppée recherche dans les lichens de quoi se nourrir. Le martin-pêcheur trouvera sa nourriture malgré la neige tant que le gel ne paralysera pas les cours d’eau où il pêche. Les étangs restent aussi le garde-manger des grandes aigrettes qui passent l’hiver chez nous, même si le poisson rouge pêché n’aurait jamais dû sortir de son bocal et finir dans l’étang.

L’hiver, une fois les grands froids passés, c’est la période des amours pour les rapaces comme la buse variable ou le faucon crécerelle. Après des acrobaties dans les airs les buses se retrouvent en couples au sol et dans les airs où leurs parades nuptiales prennent la forme de longs vols planés circulaires qu’elles égaient de cris rappelant des miaulements bien connus de tous. Le faucon crécerelle s’adonne en couples à des acrobaties spectaculaires lors de leurs parades nuptiales.

L’Hiver en Gudeloupe (7 octobre 2020)

 

Tous ne sont pas égaux face à l’Hiver. Pour nos oiseaux d’Europe qui en subissent les affres la Guadeloupe et son Jardin des Colibris doivent évoquer un peu le paradis en cette saison. Les températures clémentes et une végétation abondante permettent à chaque colibri d’y trouver sa fleur préférée. Il en puise très fréquemment de son bec spécialisé le nectar nécessaire à supporter la grosse dépense énergétique de ses très rapides battements d’ailes en vols stationnaires ou même à reculons.

Le colibri madère d’apparence sombre est très territorial. Le passage d’un congénère sur son territoire le voit fondre sur l’intrus dans une course poursuite très rapide. Son plumage se joue de la lumière pour créer des colorations irisées bleues et vertes sur les côtés et pourpres sur le devant du cou. Le colibri madère présente un dimorphisme sexuel lié aux habitudes alimentaires différentes du mâle et de la femelle. La femelle peut se nourrir du nectar du balisier bihai aux coroles profondes grâce à son bec plus grand et plus incurvé que celui du mâle qui suce le nectar des fleurs moins profondes du balisier des caraïbes. Mâles et femelles se nourrissent aussi volontiers aux abreuvoirs d’eau sucrée qu’on retrouve sur l’île.

 

Un autre colibri de Guadeloupe est le colibri huppé au bec court et droit. Le mâle, vert olive au ventre noir porte une huppe aux reflets métalliques de couleur émeraude alors que la femelle plus terne et au ventre crème en est dépourvue. Son bec court fait qu’il ne concurrence pas le colibri madère pour butiner les fleurs mais il reste aussi territorial que ce dernier. Une magnifique fleur visitée par le colibri huppé est celle de l’Albizia saman appelé communément l’Arbre de pluie, un arbre originaire d’Amérique du Sud que l’on retrouve dans les Antilles. Il replie ses feuilles par temps de pluie et à la tombée de la nuit et peut former une superbe canopée en forme de parasol.

L’arbre de pluie attire un autre oiseau très commun en Guadeloupe, le sucrier à ventre jaune, appelé « sicrier » en langue créole. Il ne peut faire comme le colibri de vols stationnaires et doit se poser pour prendre le nectar des fleurs qu’il peut percer à la base pour mieux l’atteindre.  Le nom vernaculaire de sucrier regroupe de nombreuses espèces qui partagent la délectation du nectar et peuvent avoir des couleurs fort différentes. Avant de terminer ce tour en Guadeloupe je vous en envoie déjà un gros bec sous forme du saltator gros-bec, commun aux petites Antilles et surpris dans le même arbre de pluie.

Cette excursion se termine au bord de  l’eau où l’on trouve un petit échassier commun en Guadeloupe, le héron vert, qui ressemble au héron strié photographié en Australie mais en beaucoup plus coloré. La couleur dominante n’est en fait pas le vert mais le grenat de son cou et le bleu foncé de ses ailes. Cet oiseau a la particularité d’utiliser des appâts (brindilles, fleurs) qu’il pose à la surface de l’eau pour attirer les poissons dont il se nourrit. C’est peut-être ce que voulait faire l’individu photographié de la brindille tenue dans son bec, qu’il a déposée à plusieurs reprises à la surface de l’eau. Le dernier oiseau photographié, le pélican brun, vit sur le rivage de l’océan et dans les estuaires. Il est beaucoup plus petit que le pélican à lunettes photographié en Australie.

A la recherche des « Big Five » dans le parc Kruger en Afrique du Sud

(20 novembre 2018)

 

Voici le moment de parler des « Big Five ». Ce terme des chasses coloniales regroupe les cinq animaux réputés les plus difficiles à chasser comme illustré pour le lion et le buffle  par Ernest Hemingway dans son recueil de nouvelles Les Neiges du Kilimandjaro. Le terme a contribué à supporter des passions pour une chasse éhontée qui a amené ces animaux au bord du gouffre. Leur rapide déclin a nécessité la création dans les années 30 de réserves protégées comme le parc Kruger et l’adoption de la Convention de Washington de 1973 pour freiner le commerce d’ivoire, de cornes (rhinocéros et buffles) et de peaux (lions et léopards). Le terme reste une propagande pour les réserves privées où leur chasse est maintenant contrôlée… par l’argent, sous forme d’enchères allant aux aliénés les plus offrants. Malgré cet héritage associé à la stupidité de certains, il reste aujourd’hui un argument publicitaire pour le tourisme et illustre même les cinq billets de banque d’Afrique du Sud.

Des cinq, les éléphants sont les plus faciles à voir. Le mâle solitaire a été photographié près du réservoir où il venait s’abreuver. Il est impressionnant de se retrouver, même en véhicule, face à un mâle solitaire ou une femelle accompagnée de ses petits qui montrent des signes d’impatience en bougeant oreilles et trompe. Un éléphant peut en effet dépasser les 6t, renverser et piétiner une voiture comme  filmé le 31 décembre 2013 dans le parc Kruger (Ref 1). En septembre de cette année le piétinement d’une touriste allemande approchant à pieds un éléphant dans une réserve du Zimbabwe justifie de façon dramatique les règles de comportement du parc Kruger.

L’article précédent mentionnait que les éléphants n’utilisent pas les services des piqueboeufs. Ils préfèrent en effet se débarrasser des insectes parasites en prenant des bains de boue, beaucoup plus amusants surtout si, du plus petit au plus grand, tout le monde s’y met comme le montre la vidéo jointe ci-dessus. Les deux femelles et les éléphanteaux traversaient la Crocodile River juste au-dessous de notre B&B au moment du petit déjeuner. En éclaireuse, la première a traversé seule la rivière et de l’autre côté a attendu que les jeunes traversent en compagnie de la deuxième femelle pour ensuite continuer ensemble leur chemin. Cinq minutes après leur passage un groupe de dix lions longeant les berges de la rivière croisait leurs traces, nous offrant malgré la distance de belles images de leur progression.

Evoquer le deuxième des Big Five c’est toucher de près la dure loi de la jungle. A voir les lions se reposer et se lécher comme des chats on oublierait presque leur nature. Dès qu’ils se mettent en mouvement, gueule entrouverte dévoilant leurs canines, leur air déterminé montre pourquoi ils sont craints. Roulant un après-midi le long de la rivière Sabie, plusieurs véhicules arrêtés au bord de la route annonçaient quelque chose de peu banal. Un couple de lions venait d’attraper un grand koudou mâle qu’ils dévoraient à 10m de la route. Je vois encore le lion, dos tourné, haletant près de sa proie qu’il me masquait en partie. La lionne, couchée à quelques mètres, me faisait face avant de s’en aller. Je repassais une heure plus tard sur les lieux pour apercevoir le koudou éventré. Les vautours dans les arbres alentours ne s’en étaient pas encore approchés, laissant comprendre que les lions, invisibles à mes yeux, n’étaient pas encore bien loin de leur butin.

On dit le troisième des Big Five, le buffle, des plus dangereux à cause de son imprévisibilité. Il est vu souvent seul ou en petit nombre mais peut aussi former de très grands groupes de plus de 100 bêtes comme cette fin d’après-midi où un large troupeau, distribué de part et d’autre de la route, la traversait par petits groupes créant un embouteillage. On se rend compte au mieux de sa puissance et de son caractère sauvage lors d’observations face à face en bordure de route. Il ne craint pas de se défendre à coups de cornes contre les lions en faisant preuve de courage et de solidarité pour défendre un congénère en danger comme illustré par cette vidéo postée sur le web (Ref 2). Isolé il reste une proie pour les meutes de lions.

Les deux derniers des Big Five sont les plus difficiles à observer. Le premier, le rhinocéros se fait rare et est toujours braconné: 292 dans le parc Kruger durant les 8 premiers mois de l’année 2018, un léger mieux par rapport à la même période de 2017 ou 332 rhinos étaient massacrés (Ref 3) principalement pour assouvir le rêve farfelu de virilité de certains qui feraient mieux d’investir dans les feuilles de gingko biloba  (elles améliorent l’irrigation du cerveau sans faire de massacre). Les photos du couple de rhinocéros blancs ont été prises dans la lumière rasante d’une fin de journée. Rhinocéros blancs et noirs ne se distinguent pas par leur couleur de peau mais par les oreilles pointues du rhinocéros blanc et son large museau (« wide » qui deviendra « white » par mauvaise traduction des colons) bien adapté pour brouter alors que le rhinocéros (« noir » par opposition au « blanc ») a développé une lèvre supérieure proéminente qui l’aide à manger les feuilles des arbres. Le rhinocéros blanc est aussi plus lourd (jusqu’à 3t) et moins agressif que son homonyme.

Passons à celui des Big Five que tous rêvent de voir en safari, le léopard aussi nommé panthère. C’est un animal discret et silencieux, réputé chasser après la tombée du jour et se reposer camouflé dans un arbre la journée. Passé près de dix jours sans l’avoir aperçu je traverse la Sabie et croise un véhicule dont le chauffeur me dit qu’ils viennent de voir un léopard traverser la route juste avant mon arrivée. Une jeune passagère brandit fièrement la tablette où elle a immortalisé l’heureuse rencontre. Je passerai près d’une heure à parcourir les environs en vain me résolvant à accepter que j’avais raté de quelques minutes une belle opportunité. Deux jours plus tard, roulant vers le Nord, quelques voitures sont arrêtées en bord de route. Rien de spécial à première vue. Un automobiliste m’indique la direction dans laquelle se trouverait un léopard. Malgré ses indications pas moyen de le voir. A force de scruter la rive opposée de la rivière asséchée une branche morte un peu trop claire finit par attirer mon attention. Ce sera l’objet d’une seule photographie prise à bonne distance vu que la branche restera endormie durant les longues minutes passées à l’observer; juste de quoi atténuer un peu la frustration des jours précédents. Trois jours avant de rentrer au pays et dix km après avoir franchi de bon matin l’entrée du parc à Phalaborwa trois véhicules sont arrêtés au bord de la route. Il ne faudra que quelques secondes pour apercevoir à 20-30m de la route un magnifique léopard assis sur un monticule. Lui ne dort pas mais scrute les environs. Suivront des moments magiques. Le léopard tourne la tête à plusieurs reprises, baille de tous ses crocs, s’étend de toute sa longueur avant de traverser la route près des voitures et prendre position sur un autre monticule. Heureusement Murphy n’était pas du voyage ce matin-là, ce qui me permet de joindre en photos le souvenir de cette rencontre qui vaut à elle seule le voyage et le temps passé à provoquer la chance.
Finissons cette visite du parc Kruger par quelques images d’animaux, moins spectaculaires que les big five par leur taille, mais qui en sont néanmoins de sympathiques acteurs, agréables à rencontrer même furtivement, celles de mangoustes naines jouant près de leur terrier, celle de leur cousine proche, la mangouste fine, et pour faire le lien avec les animaux qui peuplent nos régions celle d’un écureuil de Smith perché sur son arbre et qui trottine et grignote dans ce monde des grands fauves.

Merci de m’avoir accompagné dans ces aventures. A très bientôt je l’espère.

Ref 1: https://www.youtube.com/watch?v=IVFtzHtu3fA

Ref 2: https://www.koreus.com/video/lion-vs-buffle.html

Ref 3: https://www.laliberte.ch/news-agence/detail/afrique-du-sud-nombre-de-rhinoceros-braconnes-en-baisse-en-2018/455936

 

n-vs-buffle.html

Ref 3: massacrés  

A Quelques oiseaux de l’Afrique subsaharienne au pard Kruger

(13 novembre 2018)

Avant d’en venir aux « Big Five » quelques photographies d’oiseaux pour ce deuxième billet consacré au parc Kruger.

Deux représentants, parmi les plus abondants du parc, se distinguent par leurs couleurs. Le rollier à longs brins vit dans le sud-est de l’Afrique subsaharienne. Il se perche volontiers seul au sommet d’un arbre de la savane observant les environs pour plonger soudain vers le sol y attraper des insectes. Les feux de broussailles, abondants en cette période de l’année, l’aident dans sa chasse en faisant fuir les insectes. Les deux longues rectrices des adultes en forme de filins sont caractéristiques tout comme ses couleurs mêlant le lilas, le brun et plusieurs nuances de bleu, qui dominent lors de son envol.  

L’autre oiseau, le choucador à oreillons bleus, attiré par la présence humaine, comme les moineaux sur nos terrasses, abonde dans les camps dispersés dans le parc. Beaucoup plus spectaculaires que ces derniers, ses yeux d’or ressortent d’un plumage où le noir, le bleu, le vert et les reflets violacés se mêlent au gré de la lumière réfractée par ses plumes, le même phénomène que celui observé sur le cou de nos colverts.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Quelques oiseaux vivent associés aux mammifères qui profitent de leurs services.  Le piqueboeuf à bec rouge a de très courtes pattes qui lui permettent de s’agripper dans la fourrure des animaux. Il est souvent vu sur le cou des girafes, des impalas, le dos des hippopotames, des zèbres et autres mammifères qu’il débarrasse de leurs parasites mais pas sur les éléphants. Le héron garde-bœufs est, comme son nom l’indique, associé aux buffles et aux antilopes, mais aussi aux éléphants, aux hippopotames qu’ils côtoient voletant çà et là et marchant autour d’eux pour attraper les insectes dérangés par leurs pas. J’en ai vu piquer des mouches et des insectes sur le museau d’animaux tout à fait placides et collaboratifs.

Près de l’eau on trouve de nombreux échassiers, dont le plus grand héron au monde, le héron Goliath, une sorte de héron pourpré piqué aux anabolisants, dont il se distingue aussi par son bec et ses pattes noires. Deux autres échassiers du bord de l’eau, le tantale ibis, photographié en présence d’une grande aigrette, et le jabiru d’Afrique rappellent respectivement les cigognes blanches et noires mais préfèrent eux les nourritures aquatiques. L’eau est aussi source de nourriture pour le bec-ouvert africain, dont le bec particulier l’aide à extraire les escargots d’eau, le râle à bec jaune, le héron strié, déjà observé en Australie, le jacana à poitrine dorée, le vanneau armé, le martin pêcheur pie et le pygargue vocifer, ce dernier portant tout comme le pygargue glabre d’Australie le surnom d’aigle pêcheur.

 

D’autres oiseaux ont été photographiés plus loin de l’eau dont ils ne dépendent pas pour se nourrir. Le traquet à ventre roux préfère la savane sèche et les rochers. Les guêpiers à front blanc ont été vus chassant des insectes non loin de leurs nids creusés dans les berges d’une rivière asséchée. Le francolin de  Swainson a un large habitat et se propage grâce aux cultures de maïs qui le nourrissent durant l’hiver. Son plumage le camoufle au mieux dans les herbes sèches et les buissons où je l’ai photographié immobile à m’observer. Plus terrestre qu’aérienne la pintade de Numidie aux formes dodues que domine une petite tête colorée et osseuse parcoure la savane en petits groupes d’une vingtaine d’individus picorant le sol. Ancêtre de la pintade domestique, elle a disparu d’Afrique du Nord suite à sa chasse excessive et trouve dans la savane subsaharienne un terrain propice à son mode de vie.  L’outarde houppette parcourt d’un air distingué les sols plutôt arides, son plumage à la couleur des sols rocailleux la camouflant au mieux sous les buissons. Sans souci de camouflage le bucorve du Sud, gorge et pourtour des yeux rouges sur fond noir pour plus de 5kg, ne passe pas inaperçu parcourant la savane en petits groupes de moins dix individus à la recherche de reptiles, amphibiens et petits mammifères. Photographié dans les buissons bordant la rivière Letaba le coloré barbican promépic vit et mange plutôt dans les arbres dont il descend pour attraper larves, graines et insectes. Moins spectaculaires les bubul, coucal de Burchell et circaète brun qui sont d’autres représentants photogrpahiés de ces oiseaux peuplant exclusivement l’Afrique subsaharienne (à l’exception de la pintade de Numidie qu’on trouve aussi en Amérique). L’ibis hagedash est un grand oiseau qu’on rencontre aussi fréquemment dans les jardins des propriétés occupés à trouver vers de terres et insectes (comme ici dans celui du B&B près de Crocodile River). Finissons cet article par des images du calao leucomèle et son cousin le calao à bec noir qui sont avec le calao à bec rouge des figures emblématiques du parc Kruger, ce dernier ayant même atteint une notoriété cinématographique en incarnant Zazu au côté du phacochère Pumbaa dans le Roi Lion, qui sera l’un des cinq prochains héros sur ce blogue.

 

Merci de votre visite et à très bientôt pour chasser, bien cadrés, les « Big Five ».

A la découverte du pard Kruger en Afrique du Sud

(9 novembre 2018)

Octobre 2018 restera marqué d’une pierre blanche, m’ayant permis de vivre près de 15 jours dans une nature quasi intacte. Le parc Kruger, créé officiellement le 31 mai 1926 suivant la formation en 1892 d’une réserve en Sabie par Paul Kruger,  président de la République du Transvaal, est un bel exemple de ce que l’homme peut faire pour permettre à la faune de cohabiter avec notre civilisation toujours plus envahissante. L’homme y soutient une nature sauvage, la protégeant du braconnage et alimentant des points d’eau durant la saison sèche. Cet espace protégé proche d’une moitié de la Suisse (300km du nord au sud et 60km d’est en ouest), l’homme peut le parcourir librement sur des routes goudronnées et des pistes en bon état  pour autant qu’il n’emporte ni armes, ni alcool, en respecte les limitations de vitesse et ne sorte de son véhicule qu’en certains endroits.

Octobre c’est la fin de la saison sèche, l’attente des pluies printanières et des températures qui prennent rapidement l’ascenseur (jusqu’à 42C durant le séjour). La nature fait dans le kaki presque uniforme sauf près des rivières alimentées où la végétation attire les herbivores et leurs prédateurs. Les arbres encore nus, les animaux regroupés près des points d’eau sont mieux visibles que lorsque la Nature reprend des allures plus exubérantes et disperse les animaux dans le parc. C’est aussi la période des feux de broussailles qui se propagent çà et là sans qu’ils ne prennent apparemment de l’ampleur.

A peine franchi le portail sud du parc des girafes se détachent du sommet des arbres dont elles mangent les premières feuilles, de nombreux impalas broutent en petits groupes herbe sèche et jeunes pousses. Ces antilopes, d’un poids équivalant celui d’un chamois, sont les animaux les plus abondants du parc et des plus gracieux. Leur observation peut révéler l’approche d’un autre animal comme le jour où tous les impalas autour de moi, les yeux fixés dans une direction, regardaient avec prudence arriver un couple de hyènes.

La deuxième plus grande antilope au monde, le grand koudou, s’observe facilement dans le parc. Le mâle doté de cornes torsadées partage avec sa femelle une attitude fière et altière. Je garde le souvenir d’un mâle qui me toisait intensément du haut de ses 2m hésitant à traverser la route devant moi. Presqu’aussi grand le cobe à croissant, au poil dru, vit en petits groupes près des points d’eau. Seul le mâle porte des cornes et son nom lui vient des anneaux blancs qu’il porte sur la croupe. Une autre belle antilope, le nyala, au long poil, ne s’éloigne des fourrés qu’en fin de journée, n’étant pas des plus rapides. Ces animaux sont grégaires mais une charmante antilope, beaucoup plus petite et dotée de grands yeux et de grandes oreilles, le steenbok (ou raphicère champêtre) vit en solitaire dans les régions plus arides du parc. Seul le mâle possède de petites cornes.

Le zèbre et le gnou sont souvent associés dans le parc Kruger même s’ils ne s’y rassemblent pas en masse en vue de grandes migrations comme en Tanzanie. Deux singes s’y rencontrent souvent : le babouin et le velvet. Les babouins se déplacent à travers en hordes de plus de 100 individus associant mâles, femelles et petits. Les phacochères s’observent souvent en petits groupes, en général une femelle et ses jeunes, alors que le mâle vit plutôt en solitaire et porte près des yeux deux protubérances qui lui valent en anglais le nom de Warthog (littéralement cochon à verrues). Les deux sexes possèdent des canines à croissance continue en forme de défenses.

Lors des derniers jours dans le parc une hyène se trouve au bord de la route accompagnée de son petit qu’elle transporte çà et là par le cou et laissera se réfugier dans un caniveau sous la route. Semblant stressée elle est restée ensuite couchée toute proche de nous, haletant et salivant abondamment. Après de nombreuses minutes elle s’est relevée pour traverser la route et partir seule laissant son petit derrière elle. Ce qui leur est advenu par la suite reste sans réponse mais de l’apparente détresse de cette mère et de son petit persiste un sentiment de compassion que je n’aurais pas cru possible pour un animal généralement peu apprécié.

 

La Nature c’est aussi la réalité où vie et mort se côtoient en permanence. A trois reprises la vue du garde- manger d’un léopard l’a rappelé sous forme des restes un peu lugubres d’une antilope accrochés dans un arbre. Retournant le lendemain à l’un des garde-mangers, les restes de l’antilope avaient considérablement diminués et attiré deux hyènes qui reniflaient au pied de l’arbre sans pouvoir atteindre le butin convoité. Deux jours plus tard tout avait disparu et l’arbre avait retrouvé sa paisible banalité. Une scène analogue a suscité quelques émotions, celle d’une girafe allongée sur le sol que trois hyènes commençaient à dévorer, se disputant le festin avec d’innombrables vautours qui, pour la plupart, attendaient patiemment leur tour.

Intimement associés à l’eau sont les hippopotames et les crocodiles. Les premiers impressionnent par leur masse et leur peau épaisse qui porte les cicatrices de leurs joutes aquatiques et qui doit être maintenue humide sous peine de craqueler au soleil et d’ouvrir la voie aux infections. S’ils ne se mesurent pas dans des joutes, ils peuvent se rassembler côte à côte en grand nombre comme dans un parking. Les seconds, peu spectaculaires la plupart du temps, passent leur temps à se reposer dans l’eau ou au soleil comme ces crocodiles décorés des plantes aquatiques ramenées de leur dernière immersion.

Et les cinq grands dans tout ça ? se demandent ceux de vous qui ont déjà fait un safari. La réponse en images dans un prochain blog consacré aux « Big Five ».

Merci de votre intérêt pour mes péripéties et à tout bientôt je l’espère.

Deux bonnes heures à partager la vie d’une famille de chevreuils

(3 mai 2018)

C’est la mi-mars. Après quelques jours de pluie c’est le moment de repartir dans la Nature. J’opte pour les Grands-Marais qui sont mieux connus pour leurs cultures maraichères que pour la faune. Il y existe heureusement quelques oasis créées lors de remaniements parcellaires qui permettent à la faune d’échapper un peu à l’emprise de l’homme sur le territoire.

Dans ces grands espaces cultivés vivent chevreuils, renards, lièvres qu’on peut apercevoir de jour et d’autres espèces qui ne s’activent qu’après la tombée du jour tels que sangliers et castors dont la présence est révélée par les traces qu’ils y laissent. Il est assez fréquent d’apercevoir au milieu d’un champ un groupe de chevreuils qui se tient à bonne distance des chemins vicinaux où se promènent les humains et leurs compagnons à quatre pattes. C’est ce que je découvre en ce début d’après midi avec la chance qu’une haie s’avance dans le champ où se repose un groupe de trois chevreuils. Je me décide d’avancer à couvert derrière la haie. Quelques espaces dénudés m’obligent à ramper ou à progresser lentement à genoux dans la terre encore mal ressuyée. La haie me permet de progresser jusqu’à leur hauteur et de croiser un lièvre passant par là. Si je veux encore m’approcher ce sera très lentement et à genoux. Bien sûr les chevreuils me voient maintenant, sont intrigués mais pas affolés par l’être étrange qui s’approche. A un moment donné le couple se lève et regarde vers moi intrigué. La femelle fait quelques pas dans les alentours mais je ne suis pas dans le vent et elle ne flaire aucun danger, Ils se recouchent rapidement et le mâle restera impassible couché dans le champ labouré alors que la femelle se relève de temps en temps. A ce petit jeu il m’a fallu près d’une heure pour m’avancer jusqu’au bord du champ labouré et passer ensuite près de 90 min. à photographier cette petite famille à moins de 30m. Un moment unique, presque de vie commune et de proximité, dont les photos bénéficient. Elle se termine naturellement au moment où le groupe décide d’aller voir ailleurs. On est devenu tellement familier qu’on fera même un petit pipi avant de partir… 

 
Je reverrai encore deux fois le groupe de chevreuils cet après-midi-là mais à une distance plus habituelle. La dernière fois ils se retrouveront à brouter l’herbe d’un pré,  entourés de nombreux vanneaux huppés. Tous, les chevreuils d’abord, s’enfuiront à l’approche d’un homme et de son chien s’avançant vers eux sur un chemin vicinal. C’est à l’envol des oiseaux que je verrai qu’il y avait au moins une centaine de vanneaux huppés qui picoraient en compagnie des chevreuils.

 

Bel après-midi dont on revient avec l’impression d’avoir durant quelques instants fait vraiment partie de la Nature et de l’avoir partager …

 

Merci de m’avoir suivi dans cette expédition et à une prochaine fois.

 

 

Entre ciel, terre et eau: avifaune rongeurs et poissons

(17 décembre 2017)

Mi-juin cette année j’ai approché un héron cendré beaucoup plus près que ne le permettent habituellement ces oiseaux. Dans un petit champ à l’herbe fraichement coupée il était à la chasse aux campagnols. Durant les 75min d’observation sur ce bout de terre il a montré un tel appétit que j’ai eu peur qu’il ne puisse plus en décoller: neuf campagnols en ont fait les frais. In memoriam la chronologie illustrée de ce funeste épisode: 9h33 le héron est aux aguets; la première victime est attrapée et avalée à 9h34; 9h41 le chasseur est à l’affût d’une deuxième victime qui est attrapée et engloutie à 9h42, débarrassée de son herbe; 9h52 la troisième victime est dans sa ligne de mire et subit le même sort dans la minute, suivie deux minutes plus tard (9h54) de la quatrième victime. Après une courte promenade digestive voilà le tour du cinquième rongeur de passer de vie à trépas (10h12). L’arrivée d’un concurrent à10h25 hérisse les plumes de notre chasseur mais la chasse reprend de concert pour voir l’heure de la sixième victime arriver à 10h33, de la septième et huitième à 10h34 et de sa neuvième à 10h46. Quel appétit et tout ça en restant svelte.

Aux côtés du héron cendré chassant dans les champs on trouve souvent un bel oiseau d’un blanc immaculé: la grande aigrette qui a été en sérieux danger jusqu’au début du XX siècle dû à l’intérêt suscité par ses longues plumes nuptiales qui décoraient les chapeaux de la gent féminine. Suite à sa protection et au changement de mode l’oiseau reprend du poil (?) de la bête et contribue au contrôle des rongeurs dans les champs. On retrouve aussi le héron cendré et la grande aigrette à la pêche dans nos marais. L’aigrette attend aux aguets le passage d’un poisson ou se promène lentement dans l’eau avec parfois quelques petits sauts accompagnés de brefs battements d’ailes. Elle me parait encore plus redoutable que le héron cendré dans l’exercice de la pêche comme le montrent deux épisodes de pêche auxquels je vous invite en images.

Nos marais et nos lacs sont ainsi le garde-manger de nombreux oiseaux qui y trouvent leur nourriture tels que les martins-pêcheurs, les grèbes huppés, les grèbes castagneux et bien sûr les grands cormorans qui sont en expansion dans la grande Cariçaie en particulier dans la région du Fanel où ils forment d’importantes colonies.

En plus des oiseaux qui chassent au sol, les campagnols doivent craindre le danger tombant du ciel comme la foudre sous forme d’une buse variable, d’un milan royal ou d’un faucon crécerelle. Si les premiers nommés peuvent repérer leurs proies de très haut grâce à leur excellente vue et fondre sur elles, ce dernier a développé un vol stationnaire, dit en saint-esprit, qui lui permet de faire un affût à quelques dizaines de mètres du sol avant de tomber comme une pierre sur sa victime. Le souvenir d’un milan royal nous piquant un steak qui attendait un court instant près du BBQ de la maison familiale restera gravé dans la mémoire de ceux qui ont assisté à la scène par une belle soirée d’été. C’est surtout notre golden retriever, couché à quelques mètres de là, qui a dû être très frustré de se voir rafler la mise sous le museau.

Sur ce, merci de votre lecture. Passez de belles Fêtes…. et n’imitez pas le héron cendré durant les Fêtes de fin d’année. Restez sveltes et gracieux/ses pour entamer la Nouvelle Année en pleine forme. Je vous la souhaite pleine de bonheurs (petits et grands) et me réjouis de vous y retrouver. 

 

Périple australien

(7 novembre 2017)

Voilà bien des semaines sans signe de vie. Un voyage de trois semaines en Australie, les nombreuses photos à trier et le beau temps dont nous a gratifié le mois d’octobre n’ont guère été propices au travail rédactionnel. Novembre joue son rôle en ramenant la pluie très attendue dans les marais… et le temps d’écrire.

Un périple de Sydney à Cairns le long de la côte Est de l’Australie, c’est la découverte fascinante d’une nature bien différente de chez nous. Très vite on se retrouve enfant émerveillé devant tant de nouveautés, à commencer par les oiseaux côtoyés quotidiennement: pas des moineaux domestiques, étourneaux ou autres pigeons mais des ibis se mêlant aux humains sur les terrasses ou de vifs loriquets virevoltant dans les parcs en menant le bal des couleurs avec les guêpiers arc-en-ciel, les méliphages, cacatoès et autres oiseaux. 

Pas étonnant pour un continent qui compte 3x la population suisse sur 186x sa superficie d’y trouver d’immenses plages quasi désertes à cette période de l’année et où l’avifaune tient toute sa place. Elle y semble moins farouche et tolère l’homme à moindre distance que chez nous. Ainsi le pygargue blagre appelé aussi « aigle pêcheur au ventre blanc » niche au-dessus des passants à Hervey Bay dans un arbre au bord de l’océan. Le cormoran pie, l’huîtrier fuligineux, le pélican à lunettes, le vanneau soldat, le courlis de Sibérie, la mouette argentée ou l’aigrette à face blanche sont d’autres oiseaux photographiés au bord de l’océan tout comme les crabes soldats, qui se déplacent en bataillon dans la mangrove ou créent sur le sable des œuvres éphémères que la marée emporte. Comme sur toutes les plages du monde les flaques d’eau abandonnées à marée basse nous font découvrir des êtres captifs l’espace d’une marée. 

Autre oiseau typique de l’Australie le martin-chasseur géant me rappelle un peu le geai des chênes mais il est carnivore et s’attaque avec son bec puissant aux petits animaux. Beaucoup moins farouche, il n’y joue pas le rôle de lanceur d’alerte comme le geai. C’est un corvidé qui comme d’autres corvidés chez nous vit en couples fidèles.

Pour ce qui est de la faune endémique les marsupiaux se rencontrent malheureusement trop souvent le long des routes, victimes du trafic mais heureusement aussi sur deux pattes dans leur nature, tels le kangourou ou le wallaby rencontré sur Magnetic Island au large de Townsville. C’est sur cette même île qu’ont été pris en photo le koala, lors d’une rencontre empreinte de la douceur de cet animal nous observant du haut de son eucalyptus et le pygargue perché sur son arbre et dévorant le produit de sa pêche sans prêter vraiment attention à notre présence. ( J’ai de la peine à imaginer ici une buse ou un milan dévorant sa proie en notre présence). Un  peu plus timides sont le héron strié et le martin-chasseur sacré aperçus également sur cette île. L’Australie c’est aussi le monde des reptiles avec ses imposants varans, lézards et dragons d’eau.

Au côté de la faune endémique d’Australie on trouve aussi les témoins des errements humains qui ont perturbé un écosystème plurimillénaire en y introduisant des animaux domestiques. On rencontre le long de la côte des endroits où sont testés des moyens de lutte pour contenir la prolifération des lapins qu’on voit roder jusque sur les parcs près des habitations. Même cause pour les dromadaires qu’on aperçoit çà et là. L’énumération ne s’arrête malheureusement pas là.

Pour finir sur une note positive la région de Hervey Bay et de Fraser Island, la plus grande île de sable au monde, est un endroit où viennent se reproduire et mettre bas les baleines à bosse. Une mère donne naissance à un baleineau tous les trois ans. Leur nom vient vraisemblablement du dos arrondi qu’elles sortent de l’eau au moment de plonger et qui précède la sortie de la queue. Une excursion avec le bateau de la « Pacific Whale Foundation Australia » nous a permis d’observer des baleines à moins de 10 mètres, qui curieuses venaient voir ce qui se passait sur notre bateau. Cette sortie restera un moment inoubliable même si elles ne nous ont pas gratifiés de leurs spectaculaires sauts hors de l’eau qu’on a pu observer à bonne distance de la côte à Byron Bay.

Merci de votre lecture et à une prochaine fois je l’espère.

Un paradis pour oiseaux

(16 juillet 2017)

Fin mai début juin a été l’occasion de découvrir un endroit situé au nord de la France qui apparaît un peu comme le paradis des oiseaux : la Baie de Somme et le parc du Marquenterre. Le parc du Marquenterre fait partie des 3400 hectares de la « réserve naturelle nationale de la baie de Somme ». Le parc  voit nidifier sur une superficie de 200 ha de nombreuses espèces d’oiseaux qui ne se reproduisent pas sur le Plateau suisse (avocettes élégantes, spatules blanches, hérons garde-bœufs, aigrettes garzettes, grues cendrées) alors que d’autres nidifient aussi chez nous mais ne se retrouvent pas dans une telle quantité et densité : les hérons cendrés, mouettes rieuses, oies cendrées, vanneaux huppés y côtoient en harmonie foulques macroules et autres espèces communes chez nous. Des chemins, souvent protégés du regard de la faune, permettent aux visiteurs de parcourir le parc d’un poste d’observation à l’autre et de jouir du spectacle en minimisant l’impact sur la faune. Il n’y a pas de flamants roses en Baie de Somme même si j’ai pu y voir un flamand encore plus rose, un flamant des Caraïbes, vraisemblablement échappé d’un zoo.

En plus des nombreux oiseaux on peut voir  sur deux aires situées de part et d’autre de l’embouchure de la Somme des phoques qui forment la colonie la plus australe d’Europe. On y dénombre 400 à 500 phoques gris et veaux marins. Ils se reposent sur les bancs de sable mis à jour à marée basse et y somnolent en attendant la marée montante pour repartir nager. C’est un spectacle qui donnerait presque l’envie de piquer un somme avec ces créatures tant elles semblent jouir de chaque instant passé sur le sable.

Merci de me lire et…. à une prochaine fois je l’espère.

Deux mois de découvertes

(28 mai 2017)

Alors que cette fin de mai annonce les canicules de l’été, les deux derniers mois m’ont vu en montagne, dans les marais et dans la région de la Dombes, à l’est de Lyon. L’homme y a construit des étangs pour l’élevage de poissons qui sont aussi propices aux oiseaux. Villars-les-Dombes héberge d’ailleurs le parc des Oiseaux, très apprécié semble-t-il pour les sorties de familles. Je ne l’ai pas visité, lui préférant la découverte des animaux dans leur milieu naturel… et la patience nécessaire. Plusieurs oiseaux aquatiques séjournent ou sont de passage dans la Dombes tels que l’aigrette garzette, le vanneau huppé et l’échasse blanche dont je joins des photos prises sur place. La région de Lyon c’est bien sûr la gastronomie et rien d’étonnant qu’on y trouve des bœufs charolais pâturant dans les prés. Et quoi de mieux pour les surveiller que quelques hérons garde-bœufs.

Une rencontre dans un étang de la Dombes m’a ramené au cœur de la polémique de l’Homme et de la Nature. Je me suis retrouvé face à face avec un animal que j’ai pris tout d’abord pour un castor. Il nageait très bien et après déplacement montrait bien une queue mais pas celle d’un castor . (La guillotine semble avoir coupé cet individu au mauvais bout à voir l’extrémité de sa queue raccourcie et rose). Il s’agissait en fait d’un ragondin, un animal originaire d’Amérique du Sud et importé en Europe pour son élevage à partir du 19ème siècle. Sa fourrure perdant de son lustre au 20ème siècle, les ragondins relâchés dans la nature se développent rapidement, grâce à deux ou trois portées annuelles et à l’absence de prédateurs naturels en Europe. Sa présence ici est donc due à la main malheureuse de l’apprenti sorcier homo sapiens. J’éviterai de coller aux ragondins le qualificatif officiel d’animaux nuisibles, lui préférant le qualificatif plus factuel « d’espèce invasive ». Pour certains amoureux inconditionnels de la Nature l’Homme « est » l’animal nuisible par excellence et qualifier de « nuisible » un animal comme le ragondin leur provoque de l’urticaire.

A la montagne pas de ragondin mais un autre rongeur dont j’ai pu observer une famille de longs moments: la marmotte. J’ai pu la photographier à loisir alors qu’elle vaquait à ses occupations non loin de son terrier sans beaucoup se préoccuper de ma présence à une trentaine de mètres. Juste un moment de panique lorsque l’ombre d’un oiseau est passée au-dessus d’elle. La montagne m’a à nouveau donné le plaisir de suivre un groupe d’une trentaine de chamois, découverts couchés sur le névé dont il semble apprécier la fraicheur alors que leur fourrure est encore épaisse.

Mes escapades dans les marais du plateau m’ont donné aussi bien des satisfactions. J’ai pour la première fois pu faire des photos valables du héron pourpré, un cousin du héron cendré, qui tout comme son cousin n’apporte pas de bébés (une précision pour ma petite sœur!). Il n’est pas sédentaire en Suisse et passe l’hiver en Afrique dont il rapporte les couleurs pourpre et ocre de toute beauté sous nos climats. Une autre rencontre heureuse a été celle d’un busard des roseaux, craint par tous les habitants du marais qu’il survole juste au-dessus des roseaux en quête de nourriture. La femelle que j’ai photographiée porte une livrée très uniforme et, point sur le « i », une tête blanche. Aux alentours des marais n’errent pas que des oiseaux rapaces. La vie des jeunes est menacée aussi par d’autres prédateurs sur pattes dont le renard que j’ai observé en train de chasser taupes et musaraignes dans un champ jouxtant le marais.

Merci de me lire et…. à une prochaine fois je l’espère.

Joyeuses Fêtes de Pâques

(15 avril 2017)

Dans son communiqué de presse du 6 avril 2017 WWF suisse mentionne que la densité des lièvres en Suisse a diminué de moitié entre les années 1990 et 2010 passant de 4.5 à 2.3 lièvres par 100km2, ce qui en fait une espèce menacée.  WWF énumère aussi les causes probables de ce changement et propose des mesures pour enrayer cette diminution: http://www.wwf.ch/fr/actualites/medias/communiques/?2169/Le-lapin-de-Pacircques-manque-de-personnel


C’est avec d’autant plus de plaisir que j’ai pu observer le 4 avril un groupe de quatre lièvres jouant dans les prés, m’en approcher et les observer pendant 20 bonnes minutes avant qu’ils aillent jouer ailleurs. Dans une de mes prises de vue j’ai eu la chance de les voir alignés dans le plan focal du téléobjectif. Cette discipline quasi militaire m’a permis de les croquer tous bien nets sur cette photo de famille malgré la profondeur de champ réduite de mon téléobjectif à pleine ouverture. Nul doute que ce groupe contribue à rehausser la statistique nationale.

Quelque jours plus tard je me suis retrouvé dans les Préalpes fribourgeoises où j’ai eu le bonheur de me retrouver en face d’un groupe d’environ 60 chamois paissant tranquillement en deux groupes et quelques satellites sur les pentes de la montagne. Après une bonne heure d’observation à la jumelle et quelques photos de groupe – pas très photogéniques vu la distance –  je m’en suis lentement approché. Ces chamois vivent dans un district fédéral protégé et tolèrent la présence de l’homme à condition qu’il garde une distance raisonnable mais adéquate pour en faire quelques prises de vue.

A tous je souhaite de bonne Fêtes de Pâques avec une pensée émue pour les « lapins » menacés qu’ils soient en chocolat ou recouverts de poils.

Une magnifique semaine se termine

(31 mars 2017)

 

La dernière semaine de mars nous a gratifiés d’un temps exceptionnel. C’était LA semaine pour voir la nature s’éveiller. La grande douceur a déjà remplacé dans bien des forêts la couverture de feuilles mortes par le duvet vert tendre des jeunes plantes agrémenté des taches de crocus, pervenches, violettes et autres anémones qui font le régal des papillons et autres insectes.

Je suis parti lundi faire un tour dans les grands marais. Pâques approchant je voulais m’assurer que les léporidés n’étaient pas trop stressés par leurs préparatifs. J’en ai rencontré deux tellement occupés qu’ils ne m’ont pas vu assis à la lisière du bois alors qu’ils en sortaient à une cinquantaine de mètres. A tour de rôle ils se sont rapprochés tout en vaquant à leurs occupations pour ne se rendre compte de ma présence qu’à trois mètres de moi. Là ils ont l’un comme l’autre abandonné leurs occupations pour détaler…. comme des lapins.

La photographie d’un grand cormoran perché au dessus de l’étang met en évidence ses étonnantes pattes combinant palmes et griffes qui soulignent bien sa réputation de redoutable pêcheur.

Le lendemain je me suis retrouvé dans le parc du Jura vaudois sur les pentes du Mt Tendre que j’ai gravi jusqu’à son sommet en traversant encore quelques plaques de neige. De là-haut quelle vue sur tout le Léman jusqu’au jet d’eau de Genève. Dans la montée quelques photos de bourdons qui se délectent du nectar des crocus.

Le mercredi je me suis retrouvé en plaine au-dessus de falaises qui forment un environnement adéquat pour les chamois. Ils y retrouvent les pentes vertigineuses des sites montagnards. J’ai eu la chance de faire un long face à face avec une famille de chamois, dont deux jeunes,  plutôt intrigués qu’inquiétés par ma présence. J’ai eu tout loisir de m’asseoir, sortir mon trépied et faire de nombreuses photos sous le regard curieux de la famille.

Au même endroit j’ai fait connaissance d’un insecte qui ressemble à un bourdon noir et est en fait un xylocope (qui mange du bois) qu’on appelle aussi abeille charpentière. Je vous laisse découvrir.

Merci de votre visite et à une prochaine fois je l’espère.